Régine Pernoud est une historienne médiéviste française, connue pour ses travaux sur plusieurs figures féminines, dont Jeanne d'Arc, Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille, Christine de Pizan, Hildegarde de Bingen. En 1974, à l'initiative d'André Malraux, elle fonde le centre Jeanne d'Arc à Orléans, centre qu'elle dirigera jusqu'en 1987.
Régine Pernoud est née le 17 juin 1909 à Château-Chinon et morte le 22 avril 1998 à Paris. Après avoir obtenu une licence ès Lettres à l'Université d'Aix-en-Provence en 1929, elle poursuit ses études à l'École des Chartes. En 1935 elle soutient une thèse d’histoire médiévale à l’Université de Paris Sorbonne sur le thème : "Essai sur l’histoire du port de Marseille, des origines à la fin du XIIIe siècle", sujet qu’elle reprendra plus tard dans une étude sur les statuts municipaux de Marseille au XIIIe siècle, publiée en 1949. Elle étudie également l'histoire de l'art à l'École du Louvre et publie son premier livre, Lumière du Moyen Âge, en 1946. Parmi ses autres publications : Les grandes époques de l’art en Occident (1953), Jeanne d’Arc par elle-même et ses témoins (1962), Pour en finir avec le Moyen Age (1977), La femme au temps des cathédrales (1980), Sources de l’art roman (1980) avec Madeleine Pernoud.
En 1947, elle devient conservatrice du musée de Reims, puis, en 1949, conservatrice du musée de l'Histoire de France. Elle travaillera aux Archives nationales jusqu'à sa retraite. En 1974, à l'initiative d'André Malraux, elle fonde le centre Jeanne d'Arc à Orléans, centre qu'elle dirigera jusqu'en 1987. Elle a reçu le Grand Prix de la ville de Paris en 1978, et le prix de l’Académie française en 1997.
Ses ouvrages, controversés dans les milieux universitaires, mais traduits dans plusieurs langues étrangères, s'adressent souvent à un large public, que Pernoud cherche à intéresser au Moyen Âge. En éclairant cette période de l'histoire d'une lumière nouvelle, elle veut combattre les clichés dévalorisants qu'on lui attache. À commencer par celui relatif à la condition féminine. En replaçant cette question dans un contexte héritier du droit romain, où le premier des droits humains - celui de vivre - n'est pas accordé également au nouveau né garçon ou fille, elle défend l'idée d'une amélioration de cette condition due au christianisme : "Ce n’est que vers l’an 390, à la fin du IVe siècle, que la loi civile retire au père de famille le droit de vie et de mort sur ses enfants. Avec la diffusion de l’Évangile, disparaissait la première et la plus décisive des discriminations entre les sexes : le droit de vivre accordé aussi bien aux filles et aux garçons".