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Daniel ARASSE, le plaisir de l'historien devant les oeuvres

Daniel ARASSE

( ENS Ulm, 1965 Lettres )

Daniel ARASSE, le plaisir de l'historien devant les oeuvres

Historien de la Renaissance, il a renouvelé le regard sur les oeuvres peintes par son approche originale.

Daniel Arasse (1944-2003) est un historien de l’art français, normalien de promotion 1965 et diplômé de l’EHESS. La démarche originale, d’inspiration spinoziste et nietzschéenne, de Daniel Arasse consistait à s’intéresser dans ses analyses à la force majeure de la joie créatrice, érotique et intempestive qui fonde la poétique des œuvres. Il était apprécié du grand public pour son talent de vulgarisateur: les vingt-cinq émissions qu’il a faites sur France Culture à l’été 2003 sont restées dans les mémoires et ont donné matière à un livre, Histoires de peintures - une traversée de l’histoire de la peinture sur six siècles, depuis l’invention de la perspective jusqu’à la disparition de la figure.

Daniel Arasse est né le 5 novembre 1944 à Oran (Algérie) et mort le 14 décembre 2003 à Paris.

Reçu premier à l’Ecole normale supérieure en 1965, puis, second à l’agrégation de lettres classiques, Daniel Arasse commence ensuite une thèse à la Sorbonne avec André Chastel sur l’art italien de la Renaissance, autour du personnage de Bernardin de Sienne. A la suite d’un incident, raconté dans Histoires de peintures (« La Thèse volée »), il change de directeur et de sujet pour travailler sous la direction de Louis Marin à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
De 1969 à 1993, Daniel Arasse enseigne l'histoire de l'art moderne, du XVe au XIXe siècle, à l'université Paris-IV (deux ans), puis, à l'Université de Paris-I. De 1971 à 1973, il est membre de l’École française de Rome. De 1982 à 1989, il dirige l’Institut français de Florence, où il crée le festival France Cinéma. À partir de 1993, il est directeur d'étude à l’EHESS.
Indépendamment de son parcours professionnel, Daniel Arasse fut apprécié du grand public pour ses qualités de vulgarisateur et son amour du partage de ses analyses d’œuvres dans lesquelles il se défend de « sur-interpréter » le contenu : il met en valeur ce qui est visible par tous, nous incite à regarder par nous-mêmes et à ne pas soumettre excessivement le figuratif à l'ordre du discours savant (voir son analyse exemplaire sur le « cassone», coffre de mariage ouvert et le nu présents conjointement dans la Vénus d“Urbin de Titien).
En 2003, il est le commissaire de l’exposition Botticelli au Musée du Luxembourg.
En mai 2003, il participe à un documentaire autour d’une peinture : La Madone de Laroque. Au cours de ce tournage, il donne son avis sur le tableau inconnu et l'attribue à l’atelier de Léonard de Vinci, à Milan, entre 1490 et 1495.